On n'est pas ici, dans la poésie de divertissement, de détente... on est dans la poésie de combat !
Cette fois, la poésie est survie :
On dit les poèmes
qui élargissent les poumons de tous ceux qui,
asphyxiés,
demandent à être, demandent du rythme,
demandent des lois pour ce qu'ils éprouvent d'excessif.
Poésie pour le pauvre, poésie nécessaire
comme le pain de chaque jour,
comme l'air que nous exigeons treize fois par minute, pour être et tant que nous sommes donner un oui qui nous glorifie.
Elle est témoignage, elle est rébellion :
Parce que nous vivons par à-coups, parce que c'est à peine s'ils nous laissent
dire que nous sommes ceux que nous sommes,
nos chants ne peuvent être, sans péché, un ornement.
Nous touchons le fond.
Elle n'est pas simple évasion :
Je maudis la poésie conçue comme un luxe
culturel par ceux qui sont neutres
ceux qui, en se lavant les mains, se désintéressent et s'évadent.
Je maudis la poésie de celui qui ne prend pas parti jusqu'à la souillure.
Elle est une arme :
Telle est ma poésie : poésie-outil
à la fois battement du coeur de l'unanime et aveugle.
Telle est, arme chargée de futur expansif
avec laquelle je vise ta poitrine.
De quoi méditer !