samedi 4 juillet 2015

Toute la noblesse du paradoxe !

Si l'on m'avait demandé de célébrer des défaites en plein déclinisme français... je crois bien que j'aurais trouvé beaucoup d'arguments pour réclamer avant tout la réhabilitation de nos victoires !!!

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Dans Berezina, Sylvain Tesson lui, trouve l'art et la manière de nous ramener à la noblesse du soldat, à sa souffrance, son abnégation, sa capacité à tenir debout, y compris dans les grandes défaites de l'Histoire. En retraçant le retraite de Russie, il parvient encore à nous convaincre du génie de l'Empereur. Pour cela, il n'hésite pas à mouiller le maillot ou plutôt à le glacer sur son side-car Oural, accompagné de ses compagnons d’aventure. Il ne nous offre pas un récit historique du fond de sa bibliothèque... avec lui, les livres voyagent et alimentent la nouvelle épopée !


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Cultivant, le contraste et le paradoxe, il vient nous apporter un vent glacial revigorant en pleine canicule... En fantasque notoire, peu suspect d'esprit de discipline (d'ailleurs rappelé en séance par Etienne de Montety), il se permet maintenant de conquérir le prix Erwan Bergot de l'armée de Terre, symbole de la générosité et du courage du soldat français dont il partage les valeurs. Bien sûr, pour montrer qu'il n'est l'homme d'aucune chapelle, il se dédouane en ouverture de discours devant une assemblée trés kaki, en rappelant qu'il est écrivain de Marine... ce qui ne manque pas de faire sourire ceux qui se remémore ce passage de Berezina :
 "Le capitaine nous parlait comme à des chiens et nous prenait, le soir, pour son auditoire. Il fallait subir ses hauts fait, l’entendre dérouler ses vues sur cette science dont il s’était fait le spécialiste : le naufrage. Il y a comme ça des napoléons du minuscule ; en général, ils finissent sur les bateaux, le seul endroit où ils peuvent régner sur des empires. Le sien mesurait dix-huit mètres."

Bref, l'insoumis cabossé ne change pas dans le succès. Il souffle le chaud et le froid, rappelle dans un discours magnifique que c'est bien le propre de l'aventure de nous amener là où on ne s'attendait pas... Ce soir-là, c'était dans les salons de la Sorbonne... à l'invitation de l'armée de Terre. 

AdA