Je ressentais de plus en plus l'oppression de la ville, du temps contraint, des obligations professionnelles... Je pressentais qu'il devenait urgent de sortir de cet engrenage.
Le jour où je me décidai enfin à coincer la bulle, elle m'échappa. Trop fier pour la laisser ainsi filer, je la suivis, sur les chemins de traverse, abandonnant les autoroutes de la réussite et de l'urgence, je pris le temps de marcher, d'observer.
Une force sourde, intérieure, me serrait le ventre. Je devinai déjà un remord, un sentiment d'abandon de poste, de perte d'efficacité à chaque instant. Je dominai cette impression pour pousser plus avant ma nouvelle quête, sans but, sans finalité, sans direction. J'allais au gré des vents qui portaient cette bulle, au gré du caprice des courants d'air qui l'élevaient, puis la projetaient brutalement dans un sens puis dans l'autre. Mes premiers remords s'estompaient pour céder la place à une simple inquiétude... perdre ma bulle ou la voir se heurter à une réalité tangible.