Puisqu'il est aussi prompt, sur ses lignes de fer,
Que la flèche lancée à travers les espaces
Qui va de l'arc au but en faisant siffler l'air.
Ainsi jetée au loin, l’humaine créature
Ne respire et ne voit, dans toute la nature,
Qu'un brouillard étouffant que traverse l'éclair.
[.../...]
La distance et le temps sont vaincus. La science
Trace autour de la terre un chemin triste et droit.
Le Monde est rétréci par notre expérience,
Et l'équateur n'est plus qu'un anneau trop étroit.
Plus de hasard. Chacun glissera sur sa ligne,
Immobile au seul rang que le départ assigne,
Plongé dans un calcul silencieux et froid.
(Les destinées, Alfred de Vigny, 1844)
Bon, il s'agissait sans doute de la révolution industrielle mais finalement la perception du poète n'est-elle pas celle de nos contemporains ? Au moins de ceux qui ne sont pas des générations X, Y et Z... Chaque époque se croit toujours unique, nouvelle, au cœur d'une accélération non maîtrisée !
AdA
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