dimanche 22 septembre 2013

L'écologie en politique : rente ou vocation collective ?


Je ne sais pas pourquoi l'écologie en politique me fait penser au dormeur du Val de Rimbaud...


"C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons."


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C'est beau, féerique, idéal et reposant. On se laisserait bercer. Pourtant plus on avance, plus une ambiguïté se fait sentir, un poids, un doute... 


"Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut."


Un soupçon pèse de plus en plus. Un petit parfum maladif. Un contraste entre le dynamisme initial de la Nature et le repos, l'inaction de l'homme, du jeune combattant.

"Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid."


C'est à la Nature de le prendre en compte, de le protéger, de l'assister. Paradoxe : c'est l'inverse de l'ambition de l'écologie en politique.

"Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."



Il est mort comme un rêve déçu, comme une promesse trahie. Toute la communion entre l'homme et la Nature perd de son charme. Elle ne semble atteignable que post-mortem... N'en est-il pas de même de l'écologie en politique dont le dessein n'est guère lisible et se confond dans une succession de taxes et d'incohérences ? Pas de souffle... juste quelques querelles politiques intestines pour s'accaparer des rentes de la République. 
Il est mort comme la confiscation d'une noble idée. L'échec d'une lutte pour la survie du monde vivant, trop encartée dans des partis auto-proclamés "écolo" et étonnamment progressistes... plus impliqués dans une surenchère à l'évolution des mœurs, dans une confusion entre dignité de l'Homme et relativisme déstructurant, en perte de toute cohérence entre le respect de la Vie et la défense de la Nature.
L'écologie est pourtant une idée noble qui se doit d'être transverse sur l'échiquier politique. Ne devrait-elle pas être portée par tous dans une convergence responsable, pour l'avenir de nos enfants ?

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